Tessa Joosse
à propos de Plastic and glass :
L'été de mes 17ans, je travaille pendant quatre semaines dans une usine d'emballage. C'est un été très chaud et le travail est pénible et ennuyeux. il faut porter des blouses blanches et des résilles sur les cheveux. On travaille sur une ligne d'assemblage où les machines assènent en rythme une série de crack-plounkpouf-couic. On doit supporter ça toute la journée. Même de retour à la maison, on n'arrive pas à oublier ces bruits, comme s'ils avaient décidé de s'installer dans nos têtes. Le vendredi matin, je travaille sur la ligne des chewing-gums avec neuf autres femmes. Comme elles ne parlent que marocain, on ne peut pas discuter. La machine qui nous fait passer les chewing-gums ne marche pas bien, alors un technicien vient la réparer. On arrête de travailler et on patiente. Quand le tapis roulant se remet à fonctionner, on trouve un bon rythme. Le travail est plus facile avec un bon rythme. Crack-plounk-poufcouic. L'une des femmes commence à chanter. Sa chanson limpide et joviale s'entremêle avec les bruits du tapis. Je sens un frisson me parcourir l'échine et me hérisser les poils des bras. C'est beau. Le refrain arrive et toutes les femmes chantent en choeur. C'est assourdissant, au point que je rate presque certains chewing-gums que je suis censée ramasser. Quand j'ai commencé à travailler sur ce souvenir, j'ignorais qu'il deviendrait un documentaire musical. La chanson s'est écrite pratiquement toute seule (mais pas en un jour) et, avec l'aide de la production, nous avons trouvé une usine merveilleuse: triselec. Trois jours plus tard, nous avons commencé à tourner. Je suis vraiment ravie de travailler avec l'équipe et avec les ouvriers de l'usine, j'ai l'impression d'entreprendre une grande aventure. Je m'y suis préparée, mais on ne sait jamais trop à quoi s'attendre. Quelles surprises audiovisuelles nous attendent? Avec quelles difficultés devrons-nous composer? Quoi qu'il arrive, pourtant, je suis sûre que le résultat final m'émerveillera.
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