Thêta θ
Thêta θ est une installation imMERsive mi-feu, mi-eau contemplative et poétique.
L’installation, en boucle d’environ 3 minutes, se visite le temps d’une ébullition.
Thêta θ est une invitation à prendre le thé, le temps d’une réflexion, d’une pause au coin du feu, entre contemplation et urgence de (sur)vivre.
NB : La couverture exposée côté doré est encore salée de la Méditerranée. Il n’y a pas d’effets spéciaux.
Artistes : Laure Muller-Feuga et Christophe Jacquemart
Deux éléments, à première vue opposés, qui nous entourent au quotidien se font face : le feu et l’eau. Une couverture de survie dérive dans l’eau. Une autre est exposée, côté doré, tel des lingots d’or. Ceux-ci réfléchissent un feu dont les reflets sur le plafond et les murs évoquent un monde irréel aquatique. Les éléments s’entremêlent, le feu et l’eau se rencontrent le temps d’une ébullition.
Thêta ou θ est le titre de l’oeuvre mais aussi la huitième lettre de l’alphabet grec. L’installation fait ainsi référence à la température d’ébullition, qui se note en Teb ou θeb.
Laure Muller-Feuga est auteure, vidéaste, cadreuse sous-marine et photojournaliste. Elle mixe les disciplines et y appose une touche de poésie pour mieux étonner en abordant des sujets qui lui tiennent à cœur : l’eau, la mer, l’environnement, la place des femmes, le vivant.
Christophe Jacquemart est vidéaste, réalisateur et formateur audiovisuel. Fondateur des Vidéophages et membre de l’association la Trame, il réalise des films documentaires et crée des installations audiovisuelles depuis dix ans.
Production : Les Vidéophages et La Trame
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" De nos jours, on parle d'éco anxiété : incendies aux destructions d'habitats et du vivant sans précédent que l'homme a du mal à maîtriser, cyclones de plus en plus fréquents ou atteignant de nouveaux endroits du globe, dérèglements climatiques généraux, crise énergétique, mauvaise gestion de l'eau douce, montée des niveaux d'eau, crises politiques, crises migratoires... Il y a le feu !
La "couverture de survie", rien que le nom interroge. Peut-on survivre grâce à une simple couverture ? Survivre à quoi ?
En général, une couverture de survie protège de la chaleur dans les incendies (face dorée vers l'intérieur) ; et du froid après une immersion trop longue dans l'eau (face argentée vers l'intérieur). Cette dualité et cette dichotomie nous a interpelé. La notion d'espoir que la couverture de survie représente également.
Affiché à un mur, tel un tableau, les plis de la couverture de survie donne l'impression d'un amas de lingots d'or....La richesse est une question de point de vue. Mais quelle autre richesse que la vie ?
Nous avons développé l'idée en projetant du feu sur cette couverture : il y avait quelque chose d'aquatique dans les reflets de cette projection sur un plafond blanc."
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Face à la solastalgie ambiante, cette détresse profonde causée par les changements perçus comme irréversibles de notre environnement, et à l’éco-anxiété, cet ensemble d’émotions liées au sentiment de fatalité vis-à-vis du réchauffement climatique, les vidéastes Christophe Jacquemart et Laure Muller-Feuga prennent le contre-pied en jouant littéralement avec le feu, les matériaux et la scénographie.
Ils nous invitent en effet ici à réfléchir de manière poétique à la question du réchauffement climatique et des crises migratoires, mais aussi à l'ambiguïté de notre perception des éléments naturels. Selon le contexte, le feu et l'eau peuvent représenter pour l'humain à la fois des ressources comme des menaces : chauffer de l’eau pour boire un bon thé au coin du feu est une expérience bien différente que subir les conséquences désastreuses d’un incendie ou d’un naufrage en pleine mer … .
Cette dualité se retrouve aussi dans celle de la couverture de survie, symbole d’espoir qui protège, selon sa face, de la chaleur des incendies (face argentée vers l’extérieur) comme du froid après une immersion trop longue dans l'eau (face dorée vers l’extérieur). Brillante comme l'or, elle nous rappelle combien la vie est précieuse.
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