Del Wire : Zero
Les INROCKS hebdo - # 450. juillet 2004
DEL WIRE - 01 (Nacopajaz/Venus)
"Quatorze compositions instrumentales à base de beats hip-hop, erreurs numériques, parasites analogiques et programmations cinématiques", ment la pochette du disque, qui castre ainsi certaines chansons de toute leur humanité, de leur poésie bancale, de leur sensibilité à fleur de synthé. Car les Toulousains ont beau revendiquer une esthétique clinique et urbaine, leurs plages restent accueillantes et lumineuses, même si souvent déjà colonisées par les tongs du label Warp, Boards Of Canada et Plaid en tête.
Que ce soit les discrets mais obsédants motifs de Camino ou le parfaitement nommé Oscar Niemeyer, le romantisme glacé d'Evo Morales ou l'évidence aveuglante du grandiose Ange, Del Wire impressionne souvent par sa grâce mélodique, tout en understatement, du bout des lévres. Souvent prises au piège d'un implacable et ténébreux grillage rythmique, ces frêles mélodies rêvent pourtant de grandes évasions : hébétées dans leur soif d'échappatoire, elles envisagent de vastes territoires pacifiés, aux formes accueillantes, aux jeux aquatiques. S'il y a un Buddha Bar sur l'Atlantide, alors Del Wire est fatalement en tête des charts locaux.
[ Céline Rémy ]
Programmation