Les maîtres silencieux

Dans la matière vivante du silence, un loup halète. Dans le bruissement d’une forêt profonde, une jeune femme écoute. Cindy est fascinée par les animaux et par la mort. Elle pratique la taxidermie, seule dans sa chambre encombrée d’ailes, de têtes, de sang et de plumes. Elle chante de la cold-wave peuplée d’un bestiaire inquiétant. Pour gagner quelques sous, elle fait la plonge dans l’arrière-salle d’un resto. Quand elle rencontre Frank, un chasseur à l’arc bourru d’une soixantaine d’année, son initiation au monde sauvage commence. Intuitivement, elle ressent que la taxidermie et la chasse à l’arc peuvent être complémentaires. Mais elle ne sait pas jusqu’où l’emmènera cet apprentissage qui l’oblige à repousser ses limites. Le loup est un personnage à l’infinitif. Courir, laper, sentir, analyser, fuir. Au printemps, les tensions sociales s’accentuent dans la meute car les nouveaux louveteaux ont besoin de manger. Un loup doit partir. Le jeune loup va donc devoir trouver un autre territoire. Il va parcourir des centaines de kilomètres, traverser la France, croiser des villes, longer de hautes clôtures, des murs, des routes et entendre les chiens des hommes. Cindy et le loup sont liés par la figure de la quête. C’est une quête initiatique qu’ils vont vivre en parallèle, car chacun d’eux tente de trouver sa place. Il s’agit de proposer une expérience cinématographique immersive pour aller chercher l’animal profond qui nous rassemble. Mettre en parallèle l’histoire d’un loup et d’un humain, c’est poser la question de la construction d’un monde commun où puissent cohabiter différents modes d’existence. Soutenu en production par le CNC - NTP et les régions Normandie, Occitanie, PACA, avec le soutien de la PROCIREP-ANGOA. Sélectionné au workshop Pitch des Rencontres Européennes du cinéma de Brive