Notre-âme-des-landes
La ZAD est une joie qui est appelée à durer.
Un peu d’herbe qui perce une chape de béton coulée sur nos soifs de confort.
La possibilité d’une brèche, d’une flèche.
D’une friche qui pousse dans nos cœurs, sous nos crânes.
Le murmure furieux d’un appel d’air.
Le bruissement d’un nid, d’une niche, d’un « vas-y chiche ! ».
C’est un dehors dans un système qui a cru décider qu’il n’y aurait plus ni ailleurs, ni dehors : seulement lui. Seulement lui et ses valeurs de mort.
La ZAD, ce sont ces corps de boue sortis de l’argile du bocage qui sont devenus golems et sylphes, pistes et emblèmes, créateurs plutôt que créatures.
La ZAD, c’est la réponse aux zombies pendues aux branches du capital avec leur cravate, qui oscillent sous les rafales du fric et qui nous hurlent d’être comme eux !
La réponse au zoo où ils veulent nous mettre en cage.
La réponse de nos mots à leur mise en page.
Le cri de nos dessins
face à leur mise en cases.
La ZAD, c’est…
Notre-Dame des Bandes
Notre derme
Vos amalgames
Notre-Dôme des Langues, des Indes et des Andes jusqu’en Nouvelle-Zé’lande
C’est votre drame, à vous les gendarmes, n’est-ce pas ?
Votre-Dame des Propagandes
Votre-Trame dans votre storytelling exsangue
Nous c’est notre arme de jet,
notre jus,
notre écume,
Notre came
Notre sésame, devant vos portes fermées,
Notre flamme face à vos flemmes, vos facilités, vos docilités
Notre-Dame des brandes, des braises, des feux-follets dans la brume
Notre oriflamme des Sarabandes.
La ZAD c’est un brise-lame dressé
Face à l’océan de la norme
C’est un brise-larme aussi tu sais
Que portent trois cents cœurs énormes
C’est pas grand-chose sans vous. Sans nous. Pas grand-chose sous leurs coups.
Ça tient pourtant debout dans la boue, juste avec ces nous, ces fous, ces vous.
Juste avec ce petit truc qui leur manque, à eux, qui ont les gaz et les grenades. La com et les blindés. Qui croient avoir tout.
Juste avec ça, oui.
Quoi ?
Notre-Âme-des-Landes.