Petite lumière
Fatima, 8 ans, vit à Dakar, au Sénégal. Elle se demande si la lumière du frigo reste allumée quand elle referme la porte. De ce questionnement surgit une plus vaste interrogation sur le monde dans le quotidien de la ville. Jouant avec le réel, elle pousse le jeu un peu trop loin au goût de son entourage, qui la renvoie sur terre. Mais la lumière est allumée, rien ne saurait l'éteindre.
e court métrage poétique joue avec les sens et le cinéma. Les interrogations métaphysiques de Petite lumière prennent corps dans la réalité de Dakar. Est-ce le monde qui existe ou moi qui l’imagine ? Est-ce qu’il existe encore si je ferme les yeux ?
L’imagination du personnage est transposée avec les moyens du cinéma de manière précise et ludique. Le réalisateur rend ainsi sensible, avec toute la matérialité qui compose le réel, le rapport du personnage au monde. Part belle est faite au son pour convoquer l’imaginaire : ainsi, des bruits de montagne ou de banquise nous emportent dans un décalage créatif avec les ruelles de Dakar. Fatima pousse l’interrogation existentielle jusqu’à l’origine de la création car après tout, si le monde n’existe qu’à travers elle, peut-être qu’elle est à l’origine du monde ! Jusqu’à ce que le réel la rappelle à l’ordre, quand elle confond "imaginer le monde" et" devenir reine de son petit monde" ! Et le conte philosophique de s'achever comme il avait commencé, en lumière.